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Article 1er de la loi Blanquer : Mouche ton nez et dis bonjour à la dame

Article 1er de la loi Blanquer :

Mouche ton nez et dis bonjour à la dame


© iStock – Studio Serge Aubert

Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1431, juillet 2019

Par Sébastien VIEILLE, secrétaire national à la pédagogie

Adoptée par 213 voix contre 38 le 21 mai au sénat, la loi dite « pour une école de la confiance » fait l’unanimité contre elle parmi les enseignants et leurs représentants. Dès l’article 1er, ce texte a de quoi crisper les professionnels et les pédagogues que nous sommes.

Quiconque a déjà mis les pieds dans une classe pour enseigner sait que notre métier est très humain. Il faut établir une relation pédagogique avec une bonne trentaine d’enfants ou d’adolescents – et de plus en plus avec leur famille. Et, il est évident que, dans cette relation, la confiance est un élément central. En cela, la loi n’invente rien.

Lorsque des élèves entrent dans une salle de classe, ils ne peuvent pas ne pas avoir confiance. Ils font face à une personne qui maîtrise son domaine et est là pour là pour enrichir leurs connaissances et évaluer leurs acquis en toute objectivité. Les parents qui sont devenus des « partenaires » des enseignants au sein de la « communauté éducative » devraient par principe être animés de la même confiance.

Mais force est de constater que ce n’est plus le cas. Et nous sommes amenés à faire face au pire à de la violence, au mieux à une contestation de notre autorité, de notre impartialité et même de notre compétence à enseigner parfois.

Ainsi, lorsque l’article 1er réaffirme que le lien pédagogique « implique le respect des élèves et de leur famille à l’égard des professeurs », d’aucuns pourraient se réjouir. En effet, depuis plusieurs années maintenant l’on ne parlait plus du respect dû au professeur. L’on s’appesantissait sur la bienveillance dont devait faire preuve ce dernier. Comme le dit une expression très à la mode, il y avait eu une inversion de paradigme.

Mais à bien y regarder, les vents n’ont pas tourné et les paradigmes non plus. Car ce respect dû à l’enseignant n’est que la condition seconde au nécessaire lien de confiance. La première est « L’engagement et l’exemplarité des personnels de l’éducation nationale ». Pis que cela, il s’agit là, aussi, d’un facteur de « l’autorité » du professeur.

Entendez bien : la confiance de l’élève et de sa famille envers le professeur et son autorité sont conditionnées à l’engagement et l’exemplarité de ce dernier. Là, on ne parlera pas de paradigme, mais il y a une vraie inversion dans la relation pédagogique qui est actée dans la loi. Montre patte blanche, professeur, et nous aurons confiance et accepterons ton autorité.

Et l’on aurait envie de dire aux rédacteurs de cette loi :
– Mais c’est quoi d’abord « l’engagement et l’exemplarité » ? Définissez. Précisez. Faut-il pour s’engager passer son temps en stages de formatage, organiser sans cesse des projets, mettre en place des partenariats à foison ? Pour être exemplaire, doit-on toujours prêcher la bonne parole ministérielle, porter couramment la cravate voire moucher son nez et dire bonjour à la dame ?
Un professeur, par son choix de transmettre aux futurs citoyens, par le travail de recherches, de préparations, d’accompagnement qu’il mène chaque jour n’est-il pas engagé et exemplaire ?

Bien sûr, contrairement à ce que certains – prompts à agiter des chiffons rouges qui décrédibilisent les vraies critiques – ce texte, de par sa formulation-même, ne peut pas servir de base légale à des sanctions disciplinaires. D’ailleurs, on le voit en ce moment, notre hiérarchie n’a pas attendu sur lui. Mais la philosophie de l’enseignement et de la relation pédagogique qu’il grave dans le marbre sont très problématiques.

C’est pourquoi le SNALC demande que si un texte doit réaffirmer le respect et la confiance que la société doit avoir à l’égard de ses enseignants, ils soient réaffirmés par principe et non conditionnés à des notions fumeuses comme l’engagement et l’exemplarité.